DB Multiverse

Face à la nouvelle transformation de Son Gokû, Uub éleva à son tour le niveau de son Kaioken au stade supérieur. Il sentit ses muscles se contracter, ses nerfs se crisper, une légère douleur se répandre le long de son corps.

Il n’employait pas encore la même puissance que face à Majin Buu lors de son affrontement précédent, mais le contexte était différent, et il ressentait une pression bien plus grande que face au Djinn. Son professeur était extrêmement redoutable. Il avait assisté aux innombrables affrontements que Vegeta et son rival avaient eus dans la Salle de l’Esprit et du Temps, et ce niveau n’était pas à prendre à la légère.

Pour gagner, il devait le prendre par surprise. Aucun des deux combattants ne souhaitait ôter la vie de l’autre pour obtenir la victoire, mais cette possibilité était prévue dans les règles de ce tournoi. Si un incident ou une frappe bien placée devait survenir, il n’y aurait aucune culpabilité à avoir. Après tout, la majeure partie des participants étaient des êtres surhumains capables de détruire des planètes. Uub allait donc utiliser tout ce qu’il avait à disposition, même si ces techniques étaient mortelles.

Sans aucune originalité, comme dans tout combat, il s’élança en direction de son adversaire. Son Gokû prit sa pose habituelle et para le premier coup de son élève. Il répliqua avec une série de coups de pied que le jeune Terrien esquiva, et qui répondit à son tour.

Ce nouveau corps-à-corps fit davantage trembler le sol de l’arène que le pugilat précédent, commençant à projeter la poussière tant dans les airs que dans les gradins, qui étaient protégés de la tempête par le bouclier. Cependant, le choc des impacts se faisait ressentir dans les tripes de tout le monde. Même les néophytes des arts martiaux avaient conscience du formidable affrontement qui avait lieu devant leurs yeux.

D’un bout à l’autre de l’arène, des voix s’élevèrent pour encourager les deux combattants. Enfin, un match honorable et sérieux, agréable et facile à suivre !

– Allez, le guerrier doré, tu peux le faire !

– Enfin un combat qui ne se finit pas d’un coup de poing !

– Vas-y gamin, montre-lui que tu sais te défendre !

– Que d’agitation, s’étonna Videl de l’univers 18 en regardant autour d’elle. Il n’y a pas beaucoup de matchs qui ont provoqué une telle sensation pendant ce tournoi !

– Les gens aiment les combats équilibrés, fit Piccolo. Ils n’apprécient pas quand ça va trop vite, ou quand ils ne voient rien. Cette fois, c’est un vrai spectacle.

– Et Uub se défend très bien, je trouve ! remarqua Gohan en souriant. Je reconnais ces mouvements. Papa l’a très bien entraîné, on dirait deux reflets qui s’opposent.

– Ça reste à voir, répondit Vegeta d’une voix stoïque. Son Gokû ne s’épuise pas en Super Saiyan 2, contrairement à Uub qui doit se concentrer pour maintenir son Kaiôken à une hauteur égale. Sans compter la pression sur son corps. Il résiste, mais il est en désavantage.

Au sein de l’univers 16, leurs alter ego se faisaient les mêmes remarques. À une différence près.

– À la place de Son Gokû, je me méfierais, dit Vegetto avec sérieux.

– Pourquoi ? Parce que son adversaire utilise la magie ? demanda Piccolo.

– En partie. Mais je pressens autre chose. Ce jeune homme a déjà prouvé qu’il savait utiliser les techniques des autres, rien qu’en les voyant.

– Comme Majin Buu, alors ? dit Trunks.

– C’est ça. Depuis le début de ce tournoi, je n’ose pas imaginer tout ce qu’il s’est approprié…

– Regardez ! s’écria Son Goten en pointant Uub du doigt.

Vegetto, Son Bra, ainsi que d’autres membres des différents univers haussèrent les sourcils à la vue de la scène.

Pris d’un réflexe in extremis, Son Gokû s’était penché en arrière, l’un de ses cheveux virevoltant au vent. En face de lui, Uub, qui avait tenté de le frapper, une lame d’énergie au bout de sa main droite.

– C’est pas vrai ! glapit Son Bra.

Au tour précédent, elle avait admis avec dédain que ce Uub pouvait être un prodige. Mais là, on dépassait ce stade : c’était un génie ! Il utilisait leurs techniques ! À elle, à Vegetto ! Sans aucun effort !

Avec les événements récents, le regard de Son Bra avait changé. Elle ne pouvait plus se montrer hautaine et odieuse comme elle avait l’habitude de l’être. Du moins, son arrogance avait été réduite en miettes par l’esclavage forcé de Babidi.

En contemplant Uub, il demeurait en elle un semblant de consternation en voyant quelqu’un de bien plus faible qu’elle utiliser les techniques de leur famille avec tant d’aisance, mais c’était davantage de la surprise et de l’admiration qu’elle ressentait.

Au contraire, là où Vegetto était auparavant jovial et réjoui de voir un tel personnage, il ressentait désormais de la frustration et de la jalousie. C’est LUI qui aurait dû avoir un tel élève. Ce droit lui avait été refusé dans son univers. Plus le tournoi avançait, et plus son ressentiment contre l’univers 18, qu’il appréciait pourtant, grandissait en conséquence. Sans compter que la faim commençait à le tenailler…

Dans l’arène, Uub était satisfait de sa performance. Il avait retourné la situation à son avantage, et il devait profiter de l’effet de surprise. Il forma une deuxième lame de Ki à son autre main, et frappa son maître à grande vitesse, qui esquiva à grand-peine.

“Si je me fais toucher, ça va mal tourner pour moi !” pensa-t-il avec tracas. “Je dois trouver quelque chose !”

Il pouvait facilement s’en tirer en utilisant le déplacement instantané. Mais c’était une solution de facilité. Uub donnait tout ce qu’il avait pour lui arracher la victoire. Il ne pouvait pas fuir alors que son élève était si enthousiaste. Il devait répliquer en conséquence.

Son Gokû déploya son aura et empêcha Uub d’approcher. Il forma deux Kienzans dans les paumes de ses mains qu’il projeta sur son élève. Ce dernier les bloqua en positionnant ses mains en croix. Mais s’il pouvait utiliser les capacités des autres, Uub n’avait pas la puissance de Son Bra pour trancher ces disques avec aisance. C’est à peine s’il pouvait les retenir.

D’une pirouette habile, il s’échappa dans les airs, les Kienzans s’évaporant contre le bouclier plus loin. Mais cette seconde suffit à Son Gokû pour enfoncer son poing dans les côtes de son élève, qui poussa un cri de souffrance.

Il fut propulsé au sol et demeura un instant à terre. Mais Son Gokû ne le laissa pas respirer, et lui asséna un coup de pied qui le projeta plus loin, traçant un sillon dans le terrain.

Crachant désormais un peu de sang, sous l’effet des coups et de la pression du Kaiôken, Uub forma deux grandes boules d’énergie dans ses mains et s’écria :

– Sokidan !

– Deux à la fois ? s’étonna Son Gokû.

Il s’élança dans les airs, poursuivi par les sphères lumineuses. Pendant quelques instants, les spectateurs furent éblouis par ce qui leur paraissait être une danse gracieuse : avec beaucoup d’adresse, Son Gokû évitait les attaques, maîtrisées d’une main ferme par Uub qui tentait d’anticiper les mouvements de son maître.

D’une façon ou d’une autre, il allait obliger le Saiyan à utiliser le déplacement instantané. Il voulait en faire un aveu de faiblesse de la part de Son Gokû. Ce dernier ne pouvait pas savoir que c’était l’objectif de son disciple, mais il se doutait au fond de lui qu’Uub tentait de le pousser dans ses retranchements. Il ne voulait pas lui faire ce plaisir, car Son Gokû désirait ardemment gagner, et à sa façon.

Parvenant à se dégager d’une embuscade des Sokidan, le Saiyan fonça à nouveau vers Uub, qui l’accueillit en lançant une salve d’énergie de sa bouche ouverte. Décidément, il ne cessait d’être surprenant !

Se mouvant en spirale, Son Gôku esquiva ce nouveau trait d’énergie et frappa en direction d’Uub, mais son poing ne rencontra que l’air. Son disciple avait profité de cette distraction momentanée pour sauter dans les airs, et pointer de nouveau son doigt dans sa direction.

– Transformez-vous en lapin ! s’exclama-t-il.

Tressaillant de panique, Son Gokû se jeta sur le côté, manquant de peu de se faire toucher une nouvelle fois par le rayon mauve. Là où il se trouvait deux secondes plus tôt, se tenait désormais un énorme lapin blanc, qui dévisageait le Saiyan de ses gros yeux globuleux.

Une nouvelle fois, de nombreux éclats de rire se firent entendre dans l’enceinte de l’arène. Quant à Uub, il était consterné. Si son sort avait frappé Son Gokû, aurait-il eu le même effet ? Il était d’autant plus frustré d’avoir manqué son coup une fois encore.

Son Gokû essuya la sueur de son front. Il ne pouvait pas perdre sa vigilance un instant, surtout si c’était pour finir ainsi. Il commençait à comprendre les sentiments de Vegetto vis-à-vis de la magie ; sans dire pour autant qu’elle est déloyale, elle était en tous cas beaucoup trop imprévisible.

Il eut soudain des frissons dans tout le corps. Devant lui, le museau du lapin géant le reniflait avec curiosité. Son Gokû était tellement abasourdi par le phénomène qu’il ne vit pas la bouche de l’animal s’ouvrir en grand. Très vite, le Saiyan disparut à l’intérieur, englouti par le rongeur.

Aussitôt, les rires laissèrent place à la stupéfaction générale, qui ne fut que de courte durée. En effet, les gradins tremblèrent sous la puissance de l’hilarité.

– Grand-père ! s’écria Pan de l’univers 18 avec angoisse.

– HAHAHA ! explosa Vegeta qui n’en pouvait plus. Je me suis retenu tout à l’heure, mais là… Une carotte dévorée… Par un lapin… HAHAHA !!!

Avec Pan, seuls les Piccolo, Vegetto de l’univers 16 et Kakarotto de l’univers 13 ne riaient pas. Même les dieux de l’univers 1 ne pouvaient s’empêcher de pouffer de rire, car sans même prendre en considération l’ironie de la magie précédente, ils avaient eu connaissance du nom Saiyan de Son Gokû.

Mais le plus hilare de l’assemblée était certainement Buu de l’univers 4. Enfermé dans sa boule, ses centaines de personnalités s’étaient jointes en une seule voix qui le faisait trembler de l’intérieur. Toutes riaient à en mourir, et à cela s’ajoutait l’hilarité d’origine du Djinn. C’est tout ce qu’il demandait, du spectacle ! Et c’est son apprenti qui lui procurait ce qui était probablement le plus beau jour de sa vie.

Dans la tour de contrôle, la Varga annonciatrice, victime de hoquets provoqués par un mélange entre le rire et l’effroi, parvint à dire :

– Nous… Nous entamons un décompte pour Son Gokû de… De l’univers 18… Un, deux, …

Uub contempla le lapin qui faisait de petits bonds dans l’arène. Bon, ce n’était pas l’effet escompté, mais la victoire était enfin à sa portée. Enfin, il supposait…

C’est alors qu’il sentit une soudaine présence derrière lui. Il n’eut pas le temps de réagir, et se prit de plein fouet le poing de son maître, qui l’éjecta au sol, creusant un grand cratère. À proximité, le lapin se mit à disparaître, au regret des spectateurs qui appréciaient de le voir sautiller.

Son Gokû ne souriait pas. Il observait son disciple d’un air sévère. Il n’avait pas l’intention de perdre ce combat sur une telle maladresse. Pour échapper à cette situation, il avait dû utiliser le déplacement instantané, et cela l’agaçait.

Il déploya la puissance de sa transformation au maximum et fonça sur son élève, qui venait de se redresser péniblement, et lança son poing en direction de son visage.

S’enveloppant d’une aura rougeoyante encore plus intense, Uub bloqua l’attaque du Saiyan au dernier moment. Son bras se mit à trembler sous la force immense de son maître, mais il parvint à tenir bon.

Son Gokû ne s’en arrêta pas là. Esquissant un rictus, il frappa Uub de sa jambe en plein dans ses côtes et le propulsa sur une grande distance.

Comme l’avait fait comprendre Vegeta avant le combat, le fossé d’expérience qui les séparait se voyait de plus en plus. Alors qu’Uub bloquait les attaques avec difficulté et peinait à répliquer, Son Gokû menait la danse et imposait à son élève un échange intense de coups.

Encaissant de plus en plus d’attaques directes, Uub grinça des dents et prit de la distance. Sûr de son avantage, Son Gokû se lança à sa poursuite, n’ayant aucune intention de le laisser respirer. Mais, pris dans l’intensité du combat, il ne se rendit pas compte du nouveau piège que lui tendait Uub.

Voyant que son maître était en plein élan et prêt à lui asséner un coup puissant, Uub tendit les mains en avant et s’écria :

– Bankoku Bikkuri Sho !

Un faisceau d’énergie frappa de plein fouet Son Gokû, le piégeant dans une aura d’électricité qui mit son système nerveux à rude épreuve. Alors qu’Uub le maintenait piégé à l’intérieur en fournissant un effort intense, Gokû se rappela cette technique, et son utilisateur.

– Hé ! C’est l’attaque du papy lors du Tenkaichi Budokai ! Elle m’avait donné ~ Argh ! Du fil à retordre…

Depuis l’espace 18, Piccolo et Vegeta étaient surpris par la débrouillardise du jeune protégé de Son Gokû. Eux-mêmes découvraient cette attaque pour la première fois, et force fut d’admettre qu’elle était efficace. Un Super Saiyan deux était maintenant neutralisé et même blessé par cette énergie spéciale.

Constatant que Son Gokû n’était plus en état de bouger et ne parvenait pas à se débattre, les Vargas décidèrent d’entamer un nouveau décompte.

– Un, deux, …

Pris de panique, Son Gokû tenta de se remémorer la façon dont il s’était échappé de cette cage d’énergie, sans succès. Uub eut un sourire tandis qu’il tremblait sous l’effort. Aucune chance que son maître se rappelle. Et même s’il y parvenait, il ne pourrait pas devenir un gorille géant capable de briser sa technique. Peut-être allait-il emporter la victoire… ?

– Il ne va quand même pas perdre comme ça ? glapit Son Goten.

– Allez, grand-père, défends-toi ! s’exclama Pan.

– C’est un coup magnifique de la part d’Uub, fit remarquer Gohan. Papa ne peut pas répliquer. Je ne sais pas d’où peut venir cette attaque, mais elle aurait pu nous aider dans beaucoup de situations !

Pendant ce temps, le décompte se poursuivait, au grand malheur du Saiyan.

– Onze, douze…

“Oui !” pensa Uub en forçant son énergie comme il l’avait fait pour Majin Buu précédemment.

– Grrr… Tant pis, tu ne me laisses pas le choix ! parvint à dire Gokû en serrant les poings.

Concentrant son aura, il la laissa exploser dans une puissante déflagration de lumière qui brisa la cage énergétique d’Uub, qui tomba à la renverse. Une majeure partie des spectateurs se couvrit les yeux, tandis que l’incroyable puissance du Super Saiyan 3 de Son Gokû se faisait ressentir dans toute l’arène. C’était la première fois depuis le début du tournoi que le Saiyan pouvait enfin déployer sa force à ce niveau, lors d’un combat singulier. Et il n’avait pas l’intention d’y aller doucement.

– Voilà ce que tu voulais, Uub ! lança-t-il à son élève. À toi de trouver une faille rapidement, car je ne compte pas te faire de cadeau, je vais te battre ici et maintenant !