DB Multiverse

Partie 34, Chapitre 168.

– Nous changeons de ring une dernière fois ! s’exclama le présentateur Varga. La gravité revient à la normale. Vous pourrez vous battre à pleine capacité !

– Enfin, c’est à nous ! dit Son Gokû de l’univers 18 avec un grand sourire. Cette fois, on y va ! Je t’attends sur le terrain, Uub !

Le Saiyan s’envola en direction du ring. Avant de partir à sa suite, Uub prit une bonne respiration. Il se tourna vers Vegeta, et lui demanda :

– Maître Vegeta, vous avez un conseil pour moi ?

– Tu vas perdre.

Uub le dévisagea, médusé. Il ne s’attendait pas à une telle franchise, même si cela collait au caractère de l’ancien prince des Saiyans.

– Gokû a bien plus d’expérience que toi, poursuivit-il. Même si vous vous êtes entraînés ensemble depuis le début, il ne s’est jamais donné à fond contre toi. Utiliser ce qu’il t’a appris ne suffira pas. Et, s’il le veut, il lui suffira de se téléporter dans ton angle mort au moment opportun pour te neutraliser, et mettre fin au combat.

– Je sais qu’il peut utiliser cette technique, mais je suis certain de pouvoir riposter ! protesta Uub, vexé d’être sous-estimé.

– Quand bien même, il ne l’utilisera pas, de toute manière. Il préfère les combats à la loyale. Tu ne gagneras certainement pas, mais tu peux te fixer un objectif à la hauteur de tes capacités. Force-le à utiliser le déplacement instantané, et tu pourras considérer que tu l’as poussé dans ses retranchements.

Uub prit un temps pour intégrer les paroles de Vegeta, et admit qu’à défaut de vaincre son maître, il pouvait faire usage de son enseignement pour l’obliger à se donner à fond. Son Gokû l’avait pris sous son aile afin de former un combattant capable de lui tenir tête, et c’était l’occasion parfaite de le lui prouver, vingt ans plus tard, dans un tournoi officiel.

Il prit place en face de Gokû, à quelques dizaines de mètres. Dans l’espace 18, Son Goten, Trunks et Pan hurlaient leur soutien aux deux combattants. Son Gohan se contentait de sourire, alors que Vegeta et Piccolo observaient la scène de combat, bras croisés, focalisés sur le moment.

Se tenant droit et fier, Uub dit à Son Gokû :

– Maître, ce combat est, pour moi, l’occasion idéale de vous montrer que vous avez eu raison de placer votre confiance en moi en me formant aux arts martiaux. C’est pourquoi je vous le demande : ne vous retenez pas contre moi. Je veux me donner à fond contre vous.

– Bien entendu, ce sera avec plaisir ! répondit Son Gokû en sautillant sur place. Comme ça, je pourrai juger de la qualité de mon enseignement. Et puis… Je n’ai pas l’intention de te ménager.

Arborant de larges sourires, les deux guerriers se toisèrent en silence, à l’image des tribunes qui ressentaient la tension émanant de la surface de combat. Chacun savait qu’un affrontement grandiose était sur le point d’avoir lieu.

Dans l’arène, Son Gokû et Uub se dévisageaient avec une concentration extrême. Dans leurs esprits, ces dix dernières années défilaient à toute vitesse. Depuis ce jour où ils s’étaient rencontrés puis affrontés au Tenkaichi Budokai, initiant leur relation de maître et apprenti, pour faire du jeune Terrien un guerrier accompli, le futur protecteur du monde… Et un rival à la hauteur du Saiyan.

Après avoir vaincu Majin Buu, le plus terrible de ses adversaires, grâce à l’aide des habitants de la Terre, de ses amis et des Dragon Ball, Son Gokû s’était promis de devenir assez fort pour vaincre par lui-même le Djinn, sans l’aide de personne. Enma avait exaucé sa demande en réincarnant le démon en un humain pur et droit, avec le potentiel de son ancien ennemi.

Après dix années d’entraînement acharné, toute cette attente allait être enfin récompensée. Gokû était certain que son élève était au niveau attendu, rivalisant sans problème avec le Super Saiyan 3. En effet, en tenant tête au Majin Buu de l’univers 11, qui avait déjà posé beaucoup de problèmes à Son Gokû autrefois, Uub avait prouvé qu’il pouvait lui procurer les mêmes sensations. Même si Vegeta était son ultime challenge, et même s’il n’entendait pas perdre contre son élève, le Saiyan entendait bien se donner à fond et livrer un duel dantesque.

Quant à Uub, le jeune Terrien redoutait, autant qu’il l’attendait, le choc de leurs poings, signe de la prochaine étape de leur voyage ensemble. Sous sa supervision, il avait appris beaucoup de mouvements et de techniques différentes.

Il avait découvert son potentiel enfoui, après avoir appris qu’il avait été la réincarnation d’un être maléfique surpuissant. Bien entendu, la vérité avait été un choc pour lui. Mais, de la part d’un alien volant dont les cheveux deviennent blonds à volonté, ça ne lui avait pas semblé si absurde.

Par la suite, que ce soit sur Terre ou dans la Salle de l’Esprit et du Temps, tout en impliquant Son Goten et Trunks de temps en temps pour des combats à plusieurs, Uub était devenu un combattant accompli de l’école de la tortue, que Gokû avait pris à cœur de représenter. Des êtres tels que Popo, Maître Karine et Kame Sennin s’étaient aussi impliqués dans son entraînement. Dende les avait soignés à la suite de multiples exercices intenses les ayant souvent blessés. La maîtrise du Kaiôken avait été très difficile et avait nécessité de nombreuses interventions de la part de Kami.

Aujourd’hui, Uub était prêt. Il connaissait les intentions de son maître, même celles cachées. Si Son Gokû disait constamment qu’il voulait faire de lui son successeur en tant que protecteur de la Terre, Uub savait, et il adhérait à cette ambition secrète, que le réel intérêt de Gokû était de livrer un combat titanesque entre maître et élève, pour passer l’étape suivante : devenir de véritables rivaux.

C’est ainsi que les deux guerriers se firent face, à la fois mélancoliques et excités au possible. Les poings serrés, le Saiyan et le Terrien guettaient le moindre signe qui romprait le silence afin de déclencher leur premier assaut.

Dans l’espace de l’univers 18, tout le monde prêtait attention à leurs amis. Les bras croisés, Vegeta souriait. Il ne pardonnerait pas à Son Gokû s’il perdait ce combat juste avant leur rencontre promise, mais il ne souhaitait pas pour autant à Uub de perdre.

Comme pour Pan, il portait une affection similaire au jeune homme, qu’il avait vu grandir et qu’il avait parfois conseillé. Uub le considérait aussi comme un professeur, et il l’admirait autant qu’il admirait Gokû.

Dans tous les cas, Vegeta savait qu’il allait assister à un combat exceptionnel. Sa seule interrogation était de savoir si le Terrien serait en mesure d’obliger Son Gokû à se battre à fond.

Dans l’univers 16, Vegetto se posait la même question. N’ayant pas le vécu de ses alter-egos, le jeune Uub était un réel mystère pour lui. Il voulait voir jusqu’où il pouvait aller, sachant qu’Enma lui avait refusé le même souhait qu’il avait accordé à Son Gokû, ce qui était une frustration supplémentaire pour lui.

Selon ce qu’il allait voir, allait-il vivre avec ce regret constant, ou la pleine puissance de la réincarnation de Majin Buu n’aurait-elle pas suffi à le faire vibrer de toute manière ?

Un craquement se fit entendre quelque part dans l’arène. En une seconde, les deux combattants s’élancèrent l’un sur l’autre, les poings droits tendus. Un grondement sourd retentit à la rencontre des phalanges des deux guerriers qui se souriaient mutuellement, tandis que leurs muscles et leurs corps entiers vibraient à l’unisson. Ils se séparèrent et se jetèrent de nouveau au corps-à-corps.

Durant une quinzaine de secondes, ils s’échangèrent des coups légers, dans une parfaite communion, tout sourire.

Prenant un peu de distance, Uub décida de s’amuser un peu.

Ce dernier avait été un excellent élève de l’école de la Tortue. Son Gokû avait fait au mieux pour lui apprendre cet esprit. Mais Uub ne s’était pas contenté de ça. Kame Sennin lui avait confié le secret derrière les deux premiers Tenkaichi Budokai auxquels avait participé Son Gokû, et sa double identité avec celle de Jacky Choun. Il en avait profité pour lui raconter en détail le déroulement de leur premier affrontement, et pour lui enseigner quelques techniques…

Il commença à dodeliner sur place, paraissant pris de vertiges, les yeux mi-clos. Son Gokû haussa les sourcils, surpris et même inquiet que son élève fasse un malaise en plein combat. Ils étaient proches l’un de l’autre, et il ne put s’empêcher de vouloir s’assurer qu’il allait bien. Au moment où il tendit la main, il se prit tout à coup le poing d’Uub en pleine figure, le faisant reculer de quelques pas.

Abasourdi, Son Gokû vit son adversaire continuer de se balancer de droite à gauche, d’avant en arrière. Il tenta de lui asséner un coup de pied, mais Uub le para sans difficulté et, dans un mouvement acrobatique, en porta un à son coup, qui fit mouche, frappant le Saiyan dans l’abdomen et qui lui coupa le souffle.

Ces mouvements hasardeux firent écho dans la mémoire de Son Gokû. Il avait déjà affronté un adversaire qui avait fait la même chose. Il ne parvenait pas à mettre le doigt dessus, mais cela le rendait nostalgique. C’était un combat de sa jeune enfance.

Mais il n’était plus un enfant. Il était un artiste martial accompli, et il ne se laisserait pas avoir par les techniques des autres. Il avait une grande expérience, et il allait le montrer.

Il se laissa tomber sur le sol, plaquant sa main contre ce dernier, et donna un coup de pied dans les jambes d’Uub, qui sauta pour esquiver. Il tomba ainsi dans le piège de Son Gokû, qui se projeta à son tour en l’air et fit un tour sur lui-même pour donner un autre puissant coup de pied dans le ventre de son élève qui ne put l’esquiver. Uub cracha un filet de salive et s’écarta prestement, avant de se jeter dans un nouveau pugilat avec Gokû.

Après un nouveau court échange, Son Gokû décida qu’il était temps de rendre ce combat plus intéressant, et se transforma en Super Saiyan. D’un commun sourire avec son élève, celui-ci répondit avec un Kaioken basique, suffisant pour égaler le niveau de son maître.

Mais il n’allait pas s’en arrêter là.

– Si vous me permettez, maître, j’aimerais vous montrer ce que je sais faire, dit Uub avec un rictus. Pas sûr que vous allez apprécier, en revanche.

– Montre-moi donc, Uub, répondit Son Gokû en se mettant en garde. Ne te retiens pas, utilise tout ce que tu connais, je répondrai !

Croisant les bras devant lui, Uub concentra son énergie, et commença tout à coup à apparaître en plusieurs versions de lui-même. Gokû et Piccolo reconnurent la technique des quatre corps de Tenshinhan. Quatre clones faisaient face au Saiyan.

–– C’est inutile, Uub ! lui dit Son Gokû. Ta puissance est divisée par quatre, ça ne te servira à rien !

– Peut-être, mais je vais quand même essayer, dirent les Uub en souriant !

Aussitôt, les clones encerclèrent le Saiyan et l’assaillirent de coups divers, que Son Gokû para ou évita sans trop de difficultés. En effet, il était surprenant qu’il puisse combiner deux techniques pareilles.

Cependant, Gokû repérait sans problèmes les failles dans cette stratégie. Si le Kaiôken compensait la division de la puissance des clones pour qu’ils soient tous à un niveau correct, cela devait nécessiter une concentration intense de la part d’Uub. Sans compter que, si le Terrien avait décidé de l’utiliser maintenant, c’est qu’il serait incapable de le faire plus tard, car cela serait trop difficile. Cette attaque n’était donc pas une menace pour le Saiyan, mais plutôt un échange original et agréable à combattre.

Faisant usage de la transposition, Son Gokû se volatilisa et frappa les quatre clones à grande vitesse en les prenant au dépourvu, ne leur laissant pas le temps de suivre ses mouvements. Il les propulsa tous les quatre à l’autre bout de l’arène, et enchaîna avec une vague d’énergie qui explosa contre le bouclier du ring.

En réponse, une forte aura rougeoyante émergea de la fumée. Uub s’était réunifié en un seul combattant, n’ayant subi que de légers dommages. Il avait toujours un sourire confiant.

Il s’envola auprès de Son Gokû et tenta de le frapper aux jambes, mais le Super Saiyan s’élança dans les airs pour l’éviter. Uub pointa alors son index dans sa direction et s’écria :

– Transformez-vous en carotte !

Alors que Son Gokû écarquillait les yeux de terreur, il fut frappé de plein fouet par le rayon magique. Les participants comme les spectateurs affichèrent un visage stupéfait en contemplant Son Gokû, toujours fait de chair et d’os… Mais affublé d’un costume de carotte à la place de son Kimono habituel.

Dans l’espace 18, Trunks, Goten et Pan explosèrent de rire. Même Piccolo et Son Gohan tentèrent d’étouffer un pouffement de rire devant l’absurdité de la situation. De marbre en apparence, Vegeta était tiraillé entre l’envie de se payer la tête de Kakarotto, et la honte qui le submergeait en tant que prince des Saiyans et rival de Son Gokû.

Dans l’espace de l’univers 13, Vegeta était au contraire torturé par la douleur de son estomac, tellement il riait aux éclats, accompagné par Nappa qui en pleurait même, sous le regard anéanti et enragé de Kakarotto qui serrait les poings.

– Bande d’enfoirés, je vais vous défoncer un de ces jours, vous n’êtes pas prêts pour ce que je vais vous faire !

– Deviens une super carotte, et on en… On en… On en reparlera… BAHAHA ! s’esclaffa Nappa en s’écroulant par terre.

Dans l’espace de l’univers 12 :

– Et cette fois ? dit Trunks en pouffant de rire. Une carotte pour Kakarotto, ça t’irait aussi, comme accomplissement ?

– Si cela est une plaisanterie, je lui donnerais sept sur dix, répondit #16 avec sérieux. Mais une carotte n’est pas Son Gokû. Ma réponse est donc non.

– On travaillera ton humour, mon ami, lui dit Trunks en souriant.

Le ressenti le plus terrible se trouvait probablement au sein de l’univers 16. Vegetto était heurté de plein fouet par la plus grande des contradictions, déchiré entre une honte absolue et un rire immense. Les deux personnalités qui avaient servi à sa naissance ressurgissaient d’un coup, et Vegeta et Kakarotto s’affrontaient dans une guerre des nerfs. Vegetto était à la fois humilié et empli d’une grande satisfaction. Mais, à la réaction de ses proches, la gêne l’emportait sur la joie.

Sur le terrain, Son Gokû afficha un sourire embarrassé. Uub ne savait plus non plus où se mettre. Il avait vraiment tenté de transformer son maître en légume, mais son sort avait échoué, du moins partiellement. Il ne maîtrisait pas encore ses dons magiques. Peut-être que pour d’autres, il serait plus facile de transformer son adversaire en carotte de la paume de la main.

– Annulation ! s’écria-t-il en pointant de nouveau son maître du doigt, qui retrouva son uniforme.

– Ouf ! soupira Son Gokû, soulagé.

Il avait ressenti une vive frayeur à l’idée de devenir une carotte, et à la perspective que le combat se finisse de façon aussi abrupte et ridicule. Il ne pouvait pas se permettre le luxe de sous-estimer Uub, dont il avait failli oublier qu’il avait maintenant hérité des pouvoirs magiques de Majin Buu.

Le Super Saiyan déploya son aura dorée et se lança sur Uub pour entamer un nouveau corps-à-corps, plus intense que les précédents. La terre commença à vibrer légèrement sous les impacts de leurs assauts, et la poussière se souleva peu à peu, alors que le maître et l’élève se portaient coup sur coup.

Profitant de la concentration de son maître dans la rencontre de leurs poings, Uub saisit l’occasion de reculer de quelques mètres pour rebondir en avant, prêt à frapper de nouveau. Il imprégna cette fois son attaque de Ki et s’écria :

– Pierre !

Aussitôt, Son Gokû bondit en arrière, anticipant le coup. Un immense poing d’énergie toucha le sol à l’endroit où il se trouvait. L’attaque avait été suffisamment rapide et puissante pour le menacer. Le Saiyan souffla. S’il ne faisait pas attention, il pouvait se prendre un mauvais coup.

Sans perdre un instant, il lui lança une salve d’énergie qu’Uub bloqua avec la paume de sa main, s’exclamant :

– Feuille !

Il enchaîna immédiatement, d’un geste tranchant dans l’air en hurlant :

– Ciseaux !

Comme une entaille, l’air se fendit et une explosion en ligne droite eut lieu, obligeant Son Gokû à bloquer l’assaut de ses deux bras croisés. Sous le choc de l’attaque, il décida d’éviter les dégâts au risque d’élever le niveau du combat, et se transforma en Super Saiyan 2.

Une goutte de sueur perla le long du visage d’Uub. À ce niveau, Son Gokû était extrêmement redoutable. Combattre un tel adversaire était presque équivalent à son affrontement face à Majin Buu au tour précédent. Il n’avait encore jamais pu vaincre son maître à ce niveau. Il se sentait capable de lui résister et même de le pousser plus loin, mais la transformation suivante serait un tout autre challenge.

– Pas mal, Uub ! Ton enchaînement m’a obligé à me transformer à nouveau. Mais, à partir de maintenant, c’est moi qui vais mener le rythme. À toi de suivre !